Nous prîmes l'avion pour aller de Bamako à Mopti et rejoindre Djenné en vieux 4 fois 4... l'avion était certes à hélices, mais il volait gracieusement et sans heurt !!!!!! et comme on devait faire encore d'autres trajets en avion, nous en fûmes fort soulagés.............
En plus l'hotesse était si belle que je l'ai prise en photo ::
C'est la saison sèche, le fleuve c'est évaporé et les habitants de la ville profitent de la boue fertile sous la croute de terre du lit du fleuve pour y cultiver leur potager et fabriquer des briques.
Les maisons de Djenné sont en briques de gadoue mélangée à de la paille et séchées au soleil.
A présent les briques sont faites à la "française" de forme rectangle, héritage de la colonisation; avant elles étaient rondes moulées à la main.
Une fois les maisons construites en briques de terre, on les recouvre de boue protectrice (crépissage) que l'on doit renouveller chaque année.
Les "clubs" de toutes sortes ont une grande importance au Mali, ce sont des associations d'amis ou de relations, chacun participe financièrement à un "tronc commun", mais aussi en donnant de son temps pour l'entre aide, et de son énergie comme par exemple refaire le crépissage des maisons; dans tous les cas on peut compter sur l'aide du club chacun à son tour: la devise est "je donne car un jour c'est moi qui aurait besoin d'aide".....
Les rues de Djenné, on dirait une ville de chateaux de sable, l'effet est magique :
La grande Mosquée, classée par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité.
Chaque année, on refait le crépissage de la mosquée, toute la population s'y met. C 'est même le seul jour de l'année durant lequel la mosquée est ouverte aux non-musulmans pourvu qu'ils mettent la main à la pâte... Les poutres en bois qui ressortent des murs sont en fait les échelles qui servent à monter et à accrocher les sacs de boue pour accéder jusqu'en haut des façades.
La mosquée a 5 portes pour les hommes et 3 portes pour les femmes. (tiens pourquoi?)
Quand les enfants arrivent à 15 ans, ils doivent partir de chez eux pour être indépendants. Les filles vont chez leur grand-mère ou une tante, les garçons eux se trouvent une pièce avec des copains et y vivent en petit groupe. Ces "pièces" ne doivent pas faire partie de la maison familliale, et sont repérables car les portes en sont peintes de couleurs vives, avec toutes sortes d'inscriptions selon la fantaisie des ados qui l'habitent.
Mouflets :
La construction de la ville repose sur une histoire : les murs des maisons s'effondraient au fur et à mesure de leur élévation, alors les habitants ont fait appel au marabout qui a conclu d'aprés certains oracles qu'il fallait sacrifier une jeune fille vierge (comme c'est original !!) pour la construction de la ville. On désigna une jeune fille et l'emmura vivante. Sa tombe est un lieu de prière.
Les façades de maisons sont construites selon des symboles précis:
le gros auvent au dessus de la porte date du temps ou les enfants pouvaient être enlevés par quelqu'un d'une autre tribu ou d'une autre ethnie afin d'esclavage; ces ennemis étaient à cheval et le auvent épais et bas les empêchait de pénétrer dans la maison, de plus l'entrée de la maison est un sas: on ne rentre pas directement dans la pièce principale .
Au dessus de la porte se trouve symbolisée la famille: les crénaux représentent le nombre d'enfants: ici 5, les petites colonnes en forne de phallus: le principe masculin, les percées: le principe féminin.